Montréal face à l’urgence climatique : le bâtiment comme levier de transformation
Alors que les centres urbains font face à des bouleversements climatiques accélérés, la transition écologique du secteur de la construction devient incontournable. Montréal, ville dense, patrimoniale, soumise à des conditions météo extrêmes, est au cœur de cette mutation. Et s’il y a un secteur où ce virage se joue silencieusement mais stratégiquement, c’est bien celui de la toiture.
Souvent ignorée dans les discussions sur l’efficacité énergétique, la toiture constitue pourtant jusqu’à 40 % des pertes thermiques d’un bâtiment mal conçu, sans compter son rôle dans la gestion des eaux pluviales, les îlots de chaleur urbains et la résilience structurelle.
Dans ce contexte, le couvreur devient un acteur clé de l’urbanisme écologique, à condition d’intégrer les nouvelles exigences environnementales, technologiques et réglementaires. Toiture Union, entreprise spécialisée en toiture à Montréal, nous illustre cette évolution de manière concrète sur le terrain.
Un métier historiquement artisanal, aujourd’hui au cœur de l’écoconstruction
Le couvreur québécois d’hier posait des bardeaux. Celui de 2025 pose des systèmes de toiture réfléchissants, étanches, ventilés, isolés, recyclables et parfois végétalisés. Le revêtement n’est plus un simple pare-pluie : c’est un dispositif intelligent, connecté parfois, toujours stratégique.
Toiture Union s’inscrit dans cette mutation en repensant son approche : du choix des matériaux à leur impact carbone, de la pose à la gestion de fin de vie, chaque étape est reconsidérée à l’aune de l’empreinte écologique du bâtiment.
Leur intervention ne se limite pas à “réparer une fuite” : elle vise à réduire la consommation d’énergie, préserver les matériaux existants quand c’est possible, et rendre le toit actif dans la performance du bâtiment.
Matériaux écologiques : entre innovation technique et responsabilité
Le retour critique du bardeau d’asphalte
Encore majoritaire au Québec, le bardeau d’asphalte est aujourd’hui remis en question. Son recyclage est difficile, sa durée de vie limitée (12 à 20 ans selon l’entretien), et son impact environnemental élevé, en raison des hydrocarbures qu’il contient.
Toiture Union sensibilise sa clientèle à ces enjeux, en proposant des alternatives plus durables :
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Membranes élastomères à base de polymères recyclables, plus résistantes et moins énergivores à poser.
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Toitures métalliques en acier galvanisé : durables (50+ ans), recyclables à l’infini, et très efficaces contre les grands écarts thermiques.
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Revêtements blancs ou réfléchissants, réduisant la température intérieure l’été, et donc la climatisation.
L’intérêt croissant pour les toitures végétalisées
Bien que leur coût initial soit plus élevé, les toits verts séduisent de plus en plus les propriétaires de bâtiments commerciaux ou multilogements à Montréal, notamment en raison de la nouvelle règlementation en matière de gestion des eaux pluviales.
Toiture Union travaille parfois en collaboration avec des firmes d’architecture ou de génie pour intégrer ces structures en toiture, en respectant les contraintes de charge, de ventilation, et d’étanchéité.
« On passe du couvreur installateur au couvreur coordinateur, qui intègre des savoirs issus de l’écologie, de l’urbanisme et de la thermodynamique du bâtiment », explique un chargé de projet de l’équipe.
Ventilation, isolation, drainage : les nouveaux standards écoperformants
Au-delà du choix de revêtement, l’efficacité énergétique d’un toit repose sur trois piliers fondamentaux :
1. Une ventilation calibrée
Une mauvaise ventilation entraîne condensation, moisissures, surchauffe. Toiture Union dimensionne chaque système de ventilation (ventilateurs statiques, soffites, sorties d’air) en fonction de la configuration du bâtiment et de son usage (résidentiel, intergénérationnel, commercial).
2. Une isolation continue et performante
Isolation par l’intérieur, par l’extérieur, double isolation des combles : les options sont multiples, mais doivent toujours être cohérentes avec la structure du bâtiment et ses besoins thermiques. Toiture Union travaille avec des isolants certifiés Novoclimat et peut orienter ses clients vers des subventions disponibles (programme Rénoclimat, crédit d’impôt RénoVert, etc.).
3. Un drainage durable
Toitures plates, balcons, sorties de puits de lumière : Montréal connaît régulièrement des débordements causés par de mauvaises pentes ou des drains obstrués. Toiture Union optimise les évacuations, installe des gardes-feuilles, et déconseille l’usage de matériaux sensibles au gel, comme certains joints ou solins non flexibles.
La toiture comme outil de résilience urbaine
Au-delà de chaque bâtiment, la toiture devient un maillon essentiel de la résilience de la ville elle-même.
Réduction des îlots de chaleur
En posant des revêtements réfléchissants ou végétalisés, on réduit la température ambiante urbaine jusqu’à 5 °C en période de canicule, selon une étude de Polytechnique Montréal. Cela permet de limiter la pollution atmosphérique et la mortalité liée à la chaleur.
Rétention et filtration des eaux pluviales
Certains toits plats sont conçus pour retenir une partie des précipitations, filtrer les polluants et éviter les débordements dans les réseaux d’égout. Cette approche dite “SUD” (solution urbaine durable) fait partie intégrante du plan climat de la Ville de Montréal.
Adaptation aux aléas extrêmes
Les barrières antiglace, membranes multicouches, systèmes de fonte de neige électrique proposés par Toiture Union permettent de limiter les risques d’effondrement, de chute de glace et d’infiltration, particulièrement importants en mars et avril.
La sensibilisation des clients : une dimension pédagogique essentielle
L’une des missions émergentes du couvreur est d’éduquer les clients aux enjeux énergétiques et environnementaux, sans tomber dans le jargon technique.
Toiture Union adopte une approche en quatre étapes :
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Évaluation du toit existant (avec photos, analyse thermique, détection de fuites)
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Explication des choix possibles (classiques vs écoresponsables)
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Estimation du retour sur investissement (énergie, longévité, revente)
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Accompagnement aux aides financières
« Aujourd’hui, convaincre un client de passer à un toit plus durable, c’est aussi lui montrer que c’est plus rentable à long terme, pour lui comme pour la planète. »
Un secteur à structurer : certifications, règlementation et responsabilité sociale
Pour garantir la qualité des travaux et accélérer la transition verte du secteur, des outils de structuration du métier de couvreur sont nécessaires :
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Certifications LEED, Novoclimat, Rénoclimat pour les chantiers
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Formation continue en éco-matériaux et en santé bâtimentaire
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Règlementations municipales renforcées (comme le Règlement sur la gestion durable des bâtiments de Montréal)
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Encadrement des pratiques de sous-traitance, souvent à l’origine de chantiers non conformes
Toiture Union milite en faveur d’un encadrement plus strict du métier et met en place en interne des politiques de développement durable : recyclage des déchets de chantier, compensation carbone, covoiturage des équipes, etc.